Pour aller plus loin

Le "cinéma direct", notre outil de formation, par Marie-Claude Treilhou

Le "cinéma direct" est l'outil par excellence dont nous disposons pour donner à comprendre ce qu'est le langage du cinéma documentaire, ce qu'est la mise en scènes du réel, ce qui le rapproche de la fiction tout en faisant trembler les frontières entre les genres, ce qui questionne le mieux, ce qui est inépuisable dans la variété et la complexité de ses formes narratives - Abbas Kiarostami , "Close up" en donne un exemple magistral -, ce qui est le plus fort garant de justesse et de profondeur, le plus subversif, ce qui "témoigne" des tréfonds poétiques de tout être; mais encore ce qui renvoie au jardin d'enfants les procédés "nerveux" (nouveau mot d'ordre), - en réalité hystériques - de ce que montrent les télévisions de plus misérable, nous faisant honte à tous par leurs simplismes, stéréotypes, caricatures, clichés de tous ordres; ce qui résiste au temps par des durées propres aux situations (en amont, en aval), à la fureur de l'utilitarisme, ce qui rend une dignité à ce "jeu" de toute existence, dans ses contradictions, ses paradoxale, lui restituant toute sa complexité.

Loin du principe de l'interview et de l'illustration d'un commentaire en voix off, nous chercherons ensemble à faire émerger des situations elles-mêmes quelque poétique intense : c'est le principe même du "cinéma direct".

C'est souvent par défaut ou par paresse de l'esprit que l'interview refait surface, venant pallier des sujets défaillants, une incapacité à passer du côté de la mise en scènes, ou par manque de confiance en "l'autre" qui est filmé.

Le "réel" n'est rien d'autre qu'un chaos indéchiffrable s'il n'est pas interprété, découpé, mis en scène d'un point de vue particulier : c'est ce travail, qui passe souvent par une sorte de renversement, de révolution culturelle, que nous nous appliquerons à expérimenter.

A l'opposé de toutes les idées reçues, le documentaire ne saurait en aucun cas être une copie du réel : il est un découpage subjectif du réel ; et l'objectivité, souvent sacralisée, n'est qu'une fallacieuse vanité.

A contrario, avant d'affirmer un style et de s'aventurer sur les cimes du risque formel, il est bon d'expérimenter avec humilité cette première traversée du miroir dont le cinéma direct est le fleuron, nous laissant des œuvres maîtresses qui grandissent notre humanité.

Marie-Claude Treilhou

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