Les dimanches de Varan
Binka Jeliazkova, pionnière de films de femmes en Bulgarie
par Federico Rossin, historien du cinéma et programmateur indépendant
Cette séance s’inscrit dans la série de Dimanches de Varan consacrée à la redécouverte de cinéastes oublié·es ou méconnu·es.
Binka Jeliazkova (1923-2011) a été la première femme en Bulgarie à réaliser un long-métrage et l’une des plus importantes pionnières du cinéma. Son travail est longtemps resté dans l’ombre : deux de ses sept longs-métrages de fiction (réalisés entre 1957 et 1988) ont été interdits pendant des décennies en Bulgarie, car la critique du culte de la personnalité et de la corruption du régime dans ses films était inacceptable. Il faudra attendre la chute de la dictature en 1990 pour qu’ils soient enfin montrés. Jeliazkova s’est toujours intéressée au monde des femmes et n’a cessé d’affirmer son rôle d’artiste féministe. Si ses films de fiction commencent à circuler dans les festivals, ses deux seuls longs-métrages documentaires sont ignorés à ce jour. Tournés en 1981 dans une prison pour femmes, ils sont extraordinaires à la fois par leur force esthétique et plastique, par l’humanité déchirante qu’ils dégagent, mais surtout par la portée symbolique qu’ils portent. Le régime n’a pas hésité à les censurer : traitant sans concession du système carcéral féminin, Binka avait énoncé une impitoyable critique de la dictature socialiste et du patriarcat.
Le café et les croissants seront offerts à partir de 9h45, la séance débutera à 10h.
Retrouvez l'événement sur Facebook.
Crédits images : ©Binka Jeliazkova - The Bright and Dark Sides of Things (1981)
Cultivez votre goût du cinéma documentaire
Tenez-vous au courant des rendez-vous réguliers dédiés au cinéma que nous organisons : projections, débats, rencontres…