La pédagogie
Qui sommes nous ?
À L'ORIGINE
En 1978, les autorités de la jeune république mozambicaine demandent à des cinéastes connus de venir filmer les mutations du pays. Jean Rouch propose, à la place, de former de futurs cinéastes locaux afin qu’ils puissent filmer leur propre réalité. Avec Jacques d’Arthuys, attaché culturel de l’Ambassade de France, ils constituent un atelier de formation au cinéma documentaire à la pédagogie toujours actuelle : l’enseignement par la pratique. Après cette première expérience, un atelier est créé à Paris en 1980 pour des stagiaires de différents pays. La même année, ce premier essai s'étend à d'autres pays. C'est le début des Ateliers Varan.
Aux Ateliers Varan, on apprend, en s’initiant à la pratique du cinéma documentaire, à ouvrir son regard sur le monde.
Ce n’est pas une école au sens classique et académique du terme : les méthodes de travail y poussent à l’extrême le principe de l’enseignement par la pratique. Tout s’articule, pour chaque étudiant, autour de la fabrication de films « en grandeur réelle ». C’est aussi un espace de liberté où les participants sont invités à traverser une véritable expérience cinématographique. Les apprentis cinéastes y apprennent à chercher leur propre chemin de langage. C’est en réalisant son film que chaque stagiaire s’initie à l’écriture cinématographique, à la prise de vue, à la prise de son, à la réalisation et au montage.
Réaliser un film accélère et inscrit durablement l’apprentissage.
Dans la lignée du cinéma direct de Jean Rouch, Richard Leacock, Pierre Perrault ou Frederick Wiseman, l’enseignement aux Ateliers Varan, c’est apprendre à rendre la parole trop souvent dérobée au sujet filmé, lui restituer sa respiration propre et ses complexités, dans la durée. C’est également apprendre sinon à s’effacer, du moins à se mettre au service, en recherchant la place la plus pertinente, à définir son point de vue, à situer son regard.
C’est participer à tous les stades de la fabrication d’un film, puisqu’on y fait l’image de son propre film et le son de celui des autres stagiaires. C’est aussi une pédagogie en mouvement, où le passage obligé par un partage collectif à tous les stades de la fabrication du film enrichit la démarche individuelle, aiguise le regard critique.
En complément de la formation à la réalisation de 12 semaines, mondialement réputée, les Ateliers Varan ont créé un ensemble de stages professionnalisants qui explorent les pratiques actuelles du documentaire, de l’écriture d’un projet à l’apprentissage du montage et l’approfondissement de la réalisation sonore d’un film. Ces nouvelles formations adaptées à l’essor de la vidéo numérique et au contexte actuel de la production documentaire, mettent en œuvre la pédagogie collective développée par les Ateliers Varan dans un aller-retour permanent entre pratique et réflexion éthique, analyse d’œuvres marquantes et recherche d’une écriture personnelle.
Les Ateliers Varan, école de cinéma reconnue à l’échelon international, est membre du CILECT (Centre International de Liaison des Ecoles de Cinéma et de Télévision) qui regroupe les principales écoles de cinéma du monde entier et du GEECT (Groupement Européen des Ecoles de cinéma et de Télévision), département européen du CILECT.
L’ENSEIGNEMENT PAR LA PRATIQUE
Quelques choix et principes généraux sont proposés aux stagiaires.
- Tout film invente son système d’expression, parfois en dehors des règles ou des habitudes. Le cinéma documentaire ne peut pas greffer sur le monde un dispositif prédéfini, il doit être imaginé, testé, ajusté. Aux Ateliers Varan, on ne délivre pas de recette pour réaliser ou monter un film, il n’en existe pas. Nous cherchons à accorder les regards et le jugement autour de notions fortes : l’intérêt, la sincérité, le respect des personnes filmées, la probité d’une démarche de réalisation que le montage vient préciser et renforcer.
- Tout tournage documentaire rencontre de l’imprévu : la réalité dépasse le cadre des idées préconçues, les personnages ne se laissent pas réduire à des archétypes. Il convient d’ajuster continuellement le film à cette complexité, l’expérience de la réalisation doit modifier et enrichir notre regard.
- Il ne s’agit pas uniquement de décrire la réalité mais de la questionner. Il n’y a pas de neutralité du regard documentaire, les films ouvrent une fenêtre sur le monde et sont aussi immanquablement traversés par lui. Mais le documentaire ne propose pas un système de connaissance, il ouvre plutôt un espace pour la pensée : ce qui porte les films, ce sont les questions plutôt que les réponses.
- Le sérieux de l’observation n’exclut pas la nécessité d’une dimension dramaturgique : le film peut ménager des mystères, des suspenses, des surprises, des renversements, il peut laisser la place à l’émotion.
- Le réel ne se filme pas simplement, il faut le « mettre en scène ». Mise en scène n’est pas synonyme de manipulation, mais il convient de prendre en compte que tout documentaire élabore un point de vue, construit une représentation, interprète la réalité, construit des personnages.
LES MEMBRES DE L'ASSOCIATION
Les Ateliers Varan regroupe une quarantaine de membres, professionnel·les du cinéma : réalisateur·trices, monteur·euses, producteur·trices, etc. Ils transmettent leur expérience et leurs pratiques professionnelles lors des différents ateliers organisés en France et dans le monde. Découvrez les membres des Ateliers Varan
L'ÉQUIPE PERMANENTE
L'équipe permanente des Ateliers Varan est composée de 4 personnes :
Manon Blanfumet, administratrice générale, Frédéric Cueff, régisseur général, Fanny Chapuis, chargée des formations, et Fiona Todeschini, chargée de développement et de communication.
Cultivez votre goût du cinéma documentaire
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