Les dimanches de Varan
Figures du deuil et du photographique
Par Isabelle Rèbre, cinéaste et chercheuse
« Il y a dix ans, j’ai entamé un travail de recherche autour du photographique, dans son lien à la mémoire et au deuil, le photographique étant une dimension réflexive produite par l’introduction d’images fixes au sein des images animées.
En m’intéressant à trois films-essais dans lesquels des cinéastes sont confrontés à la mort, j’ai mis au jour une puissance performative des images communes à ces trois films : ceux-ci ne montrent pas tant un certain état du deuil qu’ils ne l’accomplissent. Ces films ont valeur de rituel, de cérémonie ou d’exorcisme. Il s’agit moins d’« images qui pensent » que d’images qui agissent.
Dans La Danse des souvenirs (2002), Naomi Kawase fait face à une mort intime. Dans Ce répondeur ne prend pas de messages (1978), Alain Cavalier est confronté à une mort qui a déjà eu lieu. David Perlov quant à lui démarre son Journal (1973-1982) tandis qu’éclate la guerre de Kippour.
J’ai longtemps envisagé la photographie comme une figure de coupe – elle interrompt, suspend le défilement filmique – alors qu’elle est aussi une figure de lien. Jusqu’à conclure à une figure de deuil : elle fait à la fois coupe et lien. »
Films projetés lors de la séance (extraits) :
- La Danse des souvenirs (2002), Naomi Kawase
- Ce répondeur ne prend pas de messages (1978), Alain Cavalier
- Journal (1973-1982), David Perlov
Le café et les croissants seront offerts à partir de 9h45, la séance débutera à 10h.
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Crédits images : ©David Perlov, Journal, Chapitre 2 (1978)
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