Les dimanches de Varan
Le cinéma de Ghassan Salhab au Liban
Les Dimanches de Varan : Conférences sur le cinéma documentaire, avec visionnage d'extraits et échanges.
Par Saad Chakali, historien du cinéma et programmateur indépendant
Le Liban, et survivre au pluriel de ses désastres. Depuis vingt-cinq ans, Ghassan Salhab persévère à en fourbir l’atlas d’images, fragmentaires et surimpressionnées, impressionnantes même si voussées. La guerre qui n’en finit pas d’en finir, plus d’une guerre dont les superpositions disloquent temps et identités, l’entrechoquement des guerres civiles du Liban rappelant la modernité à ses trahisons et incivilités.
Avec un pied dans la réalisation de longs-métrages de fiction (Beyrouth fantôme, Terra incognita, Le Dernier homme, La Montagne, La Vallée), et l’autre dans l’essai vidéo (Posthume, L’Encre de Chine, Une rose ouverte), et des impromptus (1958), le cinéaste pratique les barres asymétriques pour mieux croiser-décroiser les fils suspendus de ce qui divise, avec Godard sur l’épaule gauche et, sur la droite, Antonioni.
Il n’est pas seul : c’est toute une constellation incluant pionnier (Christian Ghazi), ami d’ici (Mohamed Soueid) et d’ailleurs (Tariq Teguia), qui oriente entre les catastrophes, à minuit d’un orient déboussolé qui a pour jumeau l’accident intégral de l’occident.
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