par Suzanne Liandrat-Guigues, professeur en études cinématographiques à Paris VIII

Sur Luchino Visconti (1906-1976), nous disposons d’une imposante littérature critique. Or, en 1983, Serge Daney formulait ce paradoxe : «Cinéaste aussi célèbre qu’inconnu, Visconti offre l’un des styles les plus hermétiques de l’histoire du cinéma.» En effet, si les informations ne manquent pas à son sujet, les écueils abondent. Tantôt son ap- partenance aristocratique incite à voir ses personnages comme des doubles, tantôt sa ré exion d’inspiration communiste conteste le rapport à l’historicisme dominant.

Si Visconti est un génie de la mise en scène, son style offre une autre alternative : dans les années d’après-guerre, on le considère comme un des créateurs du néo-réalisme, ouvrant une voie nouvelle, tandis que plus tard, c’est en héritier de la grande tradition culturelle européenne qu’il sera opposé aux réalisateurs de la modernité. Il est possible d’envisager autrement cette oeuvre en arpentant des chemins de traverse.

Séances payantes à hauteur de 5 euros. La présentation d'un pass sanitaire valide à l'entrée et le port d'un masque pendant la séance sont obligatoires.