Née en 1976 à Paris, Pauline Higgins suit le double chemin de l'ethno-anthropologie et de la maïeutique (sage-femme). Ces deux désirs sont nés au Sénégal avant d'être enrichis par l'EHESS et son étude de terrain "Une maternité de brousse en plein Paris" qui montre que l'ignorance des marquages rituels peut, avec réserve, faire place à l'altérité. Pauline travaille sur le toucher, le tact, le "care", l'attention, l'intime. "Passage", réalisé avec les Ateliers Varan, interroge la technologie entourant l’accouchement. "Vagues", conçu avec la Fémis, est un essai sur la mémoire généalogique. Dans les mangroves du Siné-Saloun, elle précise son intérêt pour les systèmes de guérissage, et l’intentionnalité des gestes. "Naître vient de nature", adressé à l’équipe de Bruno Latour qu'elle rejoint, questionne la "culture de la nature" chez les sages-femmes. "Toucher c'est voir", filmé avec pudeur, fait entendre leurs gestes et leurs intentions. "R6/2 ou comment faire connaissance avec les animaux d'expérimentation", performance collective, veut donner un nom à ces non-humains, invisibles médiateurs sacrifiés. Pauline expérimente les périodes liminales, floues, entre nature et culture. Son projet de film actuel interroge l’"être près", l’ombre, l’obscurcissement, l’obfuscation.